vendredi 23 mars 2012

De la musique dans Pax Europæ (Europæ FM #0)

MAJ 2019 : Cet article date un peu mais fut, déjà en 2012, une ébauche de discussion sur l'importance de la musique dans Pax. Si vous avez lu les autres Europæ FM et tombez sur ceci en fouinant dans les archives, il y aura des redondances, et peut-êtres des choses un peu différentes, ainsi que des chansons dont je n'ai pas reparlé car apparaissant dans des textes encore non-publiés. Il y aura donc quelques spoilers légers. Et même si ça m'aura démangé, je n'ai pratiquement rien changé à l'article d'origine. On ne peut pas passer sa vie à réviser tout ce qu'on écrit.

Dans un article précédent, Kevin Kiffer avait commenté : "Pas de Sly ou de Schwarzy dans Pax Europae. Pourtant, on se croirait presque dans un bon vieux film des 80's (la musique qui apparaît dans le récit, les poses classes, l'esprit entre potes)."

C'est une chose à laquelle je n'avais pas vraiment pensé avant. Bien sûr j'avais consciemment inséré des chansons dans le récit, mais cette influence des vieux films de mon enfance ne m'était pas forcément apparue si évidente. J'ai plutôt tendance à penser que je suis majoritairement inspiré par les années 90/00, en particulier pour le visuel, mais cette remarque mérite un petit développement ! La musique apparaît donc dans Pax Europae, mais quelle(s) musique(s) exactement ? Petit tour d'horizon des chansons qui crèvent l'écr... les pages.

Avant tout, précision importante : Beaucoup de chansons apparaissent, tout en étant clairement établi qu'il s'agit de reprises. Certains personnages s'en plaignent d'ailleurs sans vergogne, qu'il n'y a plus d'originalité et qu'on réentend les mêmes soupes encore et encore. Sportzen Morgenstern, un artiste "à la mode", est cité plusieurs fois pour son manque de talent et d'inspiration. Je n'ai pas poussé le vice jusqu'à dire qu'il avait gagné l'eurovision pour être connu mais... l'esprit y est, et je pense que vous avez compris où je voulais en venir sur ce qu'on peut avoir la chance d'entendre sur les radio de grande écoute ^^


Eve of Destruction, de Barry McGuirre, peut-être LA chanson de Pax EU. Hymne anti-guerre période guerre du Vietnam, son texte évoque à la fois le danger d'annihilation mutuelle (on est en pleine guerre froide, je le rappelle pour ceux qui associent seulement Vietnam avec tourisme douteux et excellente nourriture), et surtout, ce qui me touche d'autant plus, l'aveuglement des belligérants et de ceux qui les suivent. Lorsque le chanteur, après avoir décrit le caractère horrible de l'homme révélé par la guerre et absurdité de la guerre nucléaire, demande "Tu ne crois pas à la guerre, mais quelle est cette arme que tu tiens là ? (...) Et tu me dis encore et encore et encore, que tu ne crois pas que nous soyons à l'aube de la destruction", tout est dit. Cette chanson revient à plusieurs reprise et, hors Pax EU, et également un élément central de ma nouvelle "L'Horloge indique Minuit" dans le Mots & Légendes n°2, qui se concentre sur la claustrophobie et la paranoïa de l'attente de la Bombe.


Dans une scène du tome 3, Gaël Vanhamer (qu'on découvrira également amateur de rock des 90's) demande à Omar Tarik de mettre Pleasure, de Iggy Pop, en précisant bien de ne pas lancer une reprise ! Pourquoi Iggy Pop, et pourquoi cette chanson en particulier ? J'avoue que c'est ici principalement une question d'ambiance. J'ai découvert Iggy grâce au film Trainspotting (et Crocodile Dundee II, sans le savoir... sisi, la scène où les punks débarquent chez les trafiquants en bagnole, c'est sur Wild Child !) et cette impression rétro/moderne qui me parlait, cette connexion avec les personnages et la présence de chansons dans la BO comme si Iggy était vraiment là (alors que c'est pas le propos du film du tout), m'a fait une très forte impression. Quand j'ai réfléchis à citer ce qu'écoutaient les gars du Bataillon Furie en permission, Iggy Pop m'a paru évident.

Cela dit, depuis un concert fort mouvementé où j'ai découvert que c'était pas forcément dans des concerts de metal que ça pogotte le plus, j'associe beaucoup plus Iggy Pop à une mêlée furieuse enfumée de cannabis, plutôt que des apparts lugubres encombrés d'héroïne.


De façon générale, la plupart de mes sources musicales citées sont profondément hors du temps par rapport au contexte. Dans "Super État" de Brian Aldiss on cite plusieurs chansons "in-univers", des nouveautés (qui sont, cela dit en passant, nulle à chier apparemment, il semble donc que Aldiss n'ait pas beaucoup plus de considération que moi pour le Top 50 actuel), quand je suis plutôt dans l'optique de citer des choses que le lecteur peut connaître. J'ai tendance à le voir comme un handicap, car ça a peut-être tendance à trop l'ancrer dans le passé, d'un autre côté, ça renforce cette impression diffuse que sur bien des petites choses de la vie quotidienne, les gens ont le sentiment que "c'était mieux avant". On reprend au maximum les tubes de papa et maman, on se goinfre de nostalgie, on se tourne vers le passé. Entendre uniquement des vieilles chanson aide à renforcer ce sentiment qu'il n'y a rien dans le futur et que les gens se retourne vers le passé alors que l'Âge d'Or des États Unis d'Europe touche à sa fin.

Mais le rétro a un autre avantage. Il rock. 


Elvis Presley fait lui aussi plusieurs apparition dans les textes, il fait même office de BO de scène d'action bourrine où les murs volent en éclat, le plafond s'écroule, le sang gicle de partout, mais la chaîne hi-fi tient le coup miraculeusement (là on entre dans l'une de ces scènes "cinématiques" même si quelques persos meurent sans gloire et sans honneur, mais passons). Pourquoi Elvis ? Parce qu'il est cool. Parce que quand on chante "plus de blabla, maintenant on passe à l'action" comme il le fait (même si, dans la chanson, il emballe une nana, c’est pareil) il n'y a rien à ajouter. J'aime beaucoup Elvis, et j'ai écouté certaines chansons en boucle pour certaines scènes de baston, il était donc normal qu'il apparaisse dans l'une d'elle, après tout ! (Hound Dog ou encore Promised Land feraient d'excellentes pistes dans une partie de JDR Pax EU, d'ailleurs... Avis aux amateurs de bière cheap au White Fire !)

Enfin, et parce qu'il le fallait, il y a également une autre scène de combat où la musique est littéralement présente dans l'action par le truchement de l'intrigue. Pas seulement parce que c'était une scène héroïque - même si ça aide - mais aussi parce que l'un des personnages principaux, Marc "Balder" Dean, commence enfin à prendre son envol, à se débarrasser d'un poids qui l'empêchait d'évoluer après sa rupture avec ses amis, et parce que les Européens arrivent à reprendre le terrain en se regroupant (j'explicite la symbolique de façon assez grossière), pour toutes ces raisons, et peut-être aussi accessoirement parce que cette musique est l'Hymne Européen, j'ai placé l'Hymne à la joie de Beethoven.


Pour rappel, l'Hymne Européen n’est qu'un segment de la symphonie, et n'a aucunes paroles officielles (ni en allemand, ni en latin, ni rien, c'est la version réorchestrée de cette vidéo). Dans mon univers, le problèmes des langues étant contourné par la création de l'européos, la langue européenne, cet hymne a bel et bien un texte, mais dans la scène d'action dont il est question, un soldat Européen créé diversion avec une chaîne hi-fi et déclenche, avec l’œuvre originale chantée en allemand, un chant spontané (en européos) qui va mettre l'ennemi... un peu mal à l'aise ^^


Le prochain article sera la suite directe de celui-ci mais concernera Europae qui, comparé au reste, a beaucoup plus de références musicales concentrées en 160 pages !

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