vendredi 30 mars 2012

Mise à jour de "USE : Documentation sur une Europe fédérale"

"Quo vadis Europa ? Telle est donc la question que nous pose une fois de plus l'histoire de notre continent." Joschka Fischer.


Comme les réflexions sur l'Europe et son avenir politique - ou pas - sont cruciales en ce moment, et même si je n'ai pas encore pu faire un commentaire comme je le souhaitais, voici au moins la source annoncée : Le discours fédéraliste de Joschka Fischer à Berlin le 12 mai 2000. Bien sûr, le dossier complet est mis à jour et intègre ce nouveau discours. Petite mise en bouche (A noter que Fischer parle avant l’élargissement effectif à l'Est, et qu'il défend un élargissement "aussi rapide que possible", à une condition, que voici)


"L'élargissement rendra indispensable une réforme fondamentale des institutions européennes.

Comment s'imaginer en effet un Conseil européen à trente chefs d'État et de gouvernement ? Trente présidences? Combien de temps les réunions du Conseil dureront-elles dans ce cas ? Des jours, voire des semaines entières ? Comment parvenir à 30, dans le tissu actuel des institutions de l'Union européenne, à concilier des intérêts différents, à adopter des décisions et encore à agir ? Comment veut-on éviter que l'Union ne perde définitivement toute transparence, que les compromis soient de plus en plus impalpables et étranges, et que l'intérêt manifesté à l'égard de l'Union par ses citoyens ne finisse par tomber bien en dessous de zéro ?

Autant de questions auxquelles toutefois il existe une réponse toute simple: le passage de la Confédération de l'Union à l'entière parlementarisation dans une Fédération européenne que demandait déjà Robert Schuman il y a cinquante ans. Et cela ne veut pas dire moins qu'un parlement européen et un gouvernement, européen lui aussi, qui exercent effectivement le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif au sein de la Fédération. Cette Fédération devra se fonder sur un traité constitutionnel.

Je suis tout à fait conscient des problèmes de procédure et de substance qu'il faudra surmonter jusqu'à la réalisation de cet objectif. Mais il est aussi très clair pour moi que l'Europe ne pourra jouer le rôle qui lui revient dans la compétition économique et politique mondiale que si nous avançons avec courage. Les problèmes du XXIe siècle ne peuvent être résolus avec les peurs et les recettes des XIXe et XXe siècles."

A la question "comment plus d'Europe pourrait bien nous sortir de la crise européenne ?", ce simple extrait montre mon point de vue sur la question : C'est le pas assez d'Europe lorsqu'on a eu besoin qui a conduit à la situation actuelle, et Fischer s'emploie ici à démontrer qu'une fédération est non seulement possible, mais essentielle si l'on souhaite éviter une marche arrière désastreuse et affronter les défis de l'avenir avec optimisme.

Et je vous invite à le lire  ici.

Le sommaire du "Dossier de documentation sur les perspectives d'une Europe fédérale" et les liens.

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