vendredi 22 mai 2015

L'Espoir meurt le dernier (rechargé et republié)

« Si on ne reçoit pas de renforts, on risque d’avoir de gros problèmes, grommela Erik en essuyant la sueur de son front.
— Hoffnung stirbt zuletzt comme on dit chez moi ! rétorqua Maxence sur un ton moins défaitiste. »
Calmé par la maîtrise de son camarade, Erik se permit un sourire.
« C’est quoi ton charabia germanique ?

— L’espoir meurt le dernier, traduisit Max. J’espère que ce proverbe ne me fera pas mentir… »


Il y a quelques années de ça déjà, l'ami Kevin Kiffer me glissait subrepticement que participer à des AT ne serait pas une mauvaise idée, et me sachant un peu rebuté par les limites de caractères trop étroites et les sujets trop directifs, me passait le lien pour le premier AT du désormais bien installé webzine Mots & Légendes. A l'époque on ne savait donc pas où irait l'aventure de M&L, et pour être honnête, je m'en tamponnais largement le coquillard : Le sujet de l'AT c'était "un combat sans espoir" avec une limite de caractères énorme. Pour la première fois, j'étais tenté par un AT, et je me suis attelé à l'écriture d'une nouvelle dans l'univers de Pax Europæ. Déjà parce que j'avais envie de bosser sur l'univers en dehors de la trame principale mais aussi parce que le sujet de l'AT s'y prêtait à fond.

Furie d'Assaut, par Yvan Villeneuve.
Sept ans plus tard, Mots & Légendes n'est plus un inconnu du paysage SFFF français. Certains de ses premiers auteurs sont aujourd'hui des étoiles montantes (Anthony Boulanger, ça vous dit quelque chose ?), certains de ses illustrateurs sont désormais des stars internationales (Alexandre Dainche et Magali Villeneuve, entre autres), et globalement la qualité est restée au rendez-vous numéro après numéro malgré une équipe réduite, grâce à la pugnacité du taulier Kaliom. Ce-dernier passant à la vitesse supérieure, les nouvelles des plus anciens numéros sont à présent republiées par la maison d'édition en développement Mots & Légendes, et c'est là que je reviens dans la chronologie. J'avais publié deux autres nouvelles dans ce webzine, mais ma toute première reste naturellement spéciale dans mon petit cœur fragile de gros cynique. Y revenir après sept années fut l'occasion de me pencher sur le bon vieux temps avec cette douce sensation de nostalgie bienveillante et d'horreur mortifère dont seules les relectures de vos vieux textes ont le secret.

(Toi-même, tu sais, auteur amateur ou professionnel)

Parce qu'entre temps mon style a naturellement évolué, et ça se sent. On est donc parti sur du polissage à fond les manettes pour corriger des trucs impardonnables, améliorer des détails et se montrer plus pointus sur d'autres - notamment la nomenclature. Mais le petit défi le plus intéressant pour moi fut d'avoir le champs libre pour modifier le texte plus en profondeur. Puisque la nouvelle était publiée à part, sans le thème défini par l'appel à texte, j'étais libre de le retoucher pour lui donner toute son indépendance. Une liberté que je me suis empressé de saisir, évidemment. Du coup s'est posée la question de la limite : A quel point tout changer, tout bouleverser ? 

La fin de la nouvelle, par exemple, avait été escamotée transformée faute de caractères (oui parce que même avec l'extrême générosité de Kaliom j'avais encore un peu de mal à me tenir) (j'y travaille, promis). Cette republication m'offrait l'occasion de réécrire la fin prévue à l'origine et je me suis beaucoup tâté, je dois dire, avant de finalement y renoncer. La fin plus ouverte qui installait ce final tout en ambiance plutôt qu'en événement bourrin genre climax de Michael Bay me convenait parfaitement, finalement. En revanche, j'ai voulu souligner quelques aspects thématiques un peu plus et expliciter des idées qui jusqu'ici ne passaient que par l'atmosphère - si tant est qu'elles passassent. Cette nouvelle devant fonctionner seule, et non dans un corpus, j'attendais d'elle désormais qu'elle offre plus qu'une variation sur un thème, je voulais qu'elle prenne le temps de se pencher un peu plus sur ce fameux "désespoir" pour, en fin de compte, parler d'espoir également. Un petit peu. Enfin, dans la mesure des stocks disponibles dans Pax EU.

Au final, je crois que cette version revue et corrigée pour la réédition individuelle est légèrement plus positive, à sa façon. Elle exprime mieux l'univers littéraire dont elle fait partie intégrante, elle reflète l'évolution de mes réflexions et surtout elle est quand même plus agréable à lire ! J'ai pas complètement fait disparaître tous les défauts inhérents à cette période (Genre les points d'exclamations... beaucoup de points d'exclamations), mais j'ai essayé de les atténuer pour rendre le texte lisible et plaisant sans pour autant passer mon vieux style à la javel - sinon autant tout réécrire de A à Z, et là n'était pas l'idée.

Résister à la tentation de tout refaire complètement ne fut pas facile, mais nécessaire, je pense, pour garder des jalons. Les tomes de Pax Europæ ont subi tellement de réécritures et de refontes pour être harmonisées qu'il me semble important d'avoir des petites pépites pour rappeler l'évolution stylistique du projet.

A condition évidemment que ça reste de qualité pour le lecteur, mais ça c'est à vous de me le dire !


Juillet 2034. Embourbés dans une Troisième Guerre mondiale dont la victoire leur échappe, les États-Unis d’Europe n’ont pas pu empêcher la chute de la Région Norvégienne face aux armées de la Russie Indépendante, ni la destruction de Hambourg. La majeure partie du continent européen est à feu et à sang, l’ennemi s’avère sans pitié, prêt à tout pour écraser son adversaire.

Face à l’armada qui s’amasse dans la mer du Nord, le colonel John K. Marlowe doit organiser la défense de la Région Anglaise assiégée. D’un moment à l’autre, les Russes vont débarquer en force, et il n’est pas sûr que l’avantage technologique de l’Eurocorps soit suffisant pour repousser cette implacable lame de fond. Pour les Européens assaillis, c’est l’heure de vérité : il faudra tenir… ou abandonner tout espoir


L'Espoir meurt le dernier, par Florent Lenhardt, illustré par le talentueux Yvan Villeneuve, publié chez Mots & Légendes, pour la modique somme de 0€ (oui, c'est gratuit !) dans les formats suivants :


La boutique Mots & Légendes pour une vue d'ensemble des formats et/ou lire directement dans le navigateur.

Vous savez ce que vous voulez, et ce que vous voulez, c'est un format e-pub ?

Vous préférez le format mobi peut-être ?

Sinon y a le bon vieux PDF aussi.

Amazon et son Kindle ?

Mais aussi Kobo.


Ah, et il y a une page Facebook dédiée à l'univers qui renaît de ses cendres pour vous parler d'un gros projet à venir "bientôt" donc n'hésitez pas à aller liker par ici.

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