mardi 21 juin 2011

2002 - 2011 : 9 ans de "Carnet de Guerre"

21 juin 2002.
 
La journée est longue, je m’ennuie. Je viens d’en finir avec le collège, je vais entrer au lycée, et plutôt que d’être excité ou anxieux, je suis surtout tout fou parce que l’Attaque des Clones vient de sortir, et que je n’ai pas encore le recul pour me dire que c’est le moins des 5 qu’on connaît. Or, cette excitation devant les idées de Guerre des Clones qui affluent dans ma tête, je ne peux pas vraiment la partager, car sous mes yeux attristés je ne peux que constater la mort estivale de mon forum habituel. Ce forum, je m’y sens bien, pourtant je suis un p’tit nouveau. Je décide alors de tenter de l’animer en écrivant une petite saga de l’été, la lubie de TF1. Une nouvelle basique, 50 pages maxi, essentiellement de l’ambiance. Je réfléchis et finalement, le soir venu, j’ouvre Word et je me lance dans un doc intitulé « Ultime World War », un titre ronflant très « blockbuster de l’été » vite renommé en « Carnet de Guerre » devant l’importance que prend rapidement cet élément de l’intrigue.


21 juin 2011.

La journée est longue, je m’ennuie. Je viens d’apprendre que j’ai été accepté dans une université en Finlande pour un cursus de trois ans, je vais déménager dans un mois et demi à 2000 bornes de mon ancienne vie après une redirection brutale de mon orientation. Je reviens d’un Service Volontaire Européen en Grèce. En deux mots : Tout change. Les choses ont évolué très vite en à peine un an, alors que pendant près de 9 ans j’ai beaucoup stagné, sans atteindre tous mes objectifs, renoncé à certaines filières qui me tenaient à cœur. Il aura fallu mon expérience de travail social en Grèce pour me relancer proprement dans une voie qui me motive réellement. Pourtant, malgré certaines mésaventures, il y a une chose que je tire de ces années et dont je suis fier. Vraiment fier.

La nouvelle de cinquante pages a grandi. Elle est devenue une trilogie, puis une tétralogie, pour enfin s’accomplir en octalogie. Plus qu’un cycle, c’est devenu un véritable univers, avec des textes annexes, parfois conséquents, un site et un blog, et surtout un Jeu de Rôle en préparation qui me permet de creuser et de développer des éléments à volonté.  « Carnet de Guerre » s’est fondu dans « Pax Europæ ».

J’aimerai pouvoir écrire à quel point je suis content d’avoir mis tout ça sur le papier, mais comment décrire ce qu’on ressent après avoir travaillé si longtemps sur, globalement, le même projet ? Certes, il y a la fierté de voir l’univers s’étoffer et intéresser d’autres gens, il y a la fierté devant l’épaisseur des versions imprimées, lorsqu’en voyant la rame de papier y passer on se dit « Ah, ma trilo… ». C’est vaniteux, peut-être, mais cette rame de papier représente des centaines, des milliers d’heures de rédaction. Des journées entières, des nuits sans fin, des centaines de bouteilles de coca, des centaines d’heures de BO tournant en boucle, des centaines d’euros d’impressions diverses pour tenter l’édition, un paquet de lettres de refus, un coup de téléphone d’encouragement d’une certaine maison (Merci madame Toly), et tout ça, quand on le contemple sous la forme d’une rame de papier, ça rend déjà fier. Je n’ose imaginer le bonheur de voir son travail achevé, corrigé, illustré, publié, lu. Mais le plaisir que je ressens devant le fait accompli, un cycle de sept tomes, un huitième tome bientôt achevé, deux tomes indépendants, des nouvelles, le JDR, c’est déjà un vrai plaisir. Bien sûr, les refus d’édition ont provoqué des baisses de moral, et l’idée d’avoir écris un paquet de merde – certes un gigantesque paquet, mais de merde tout de même – m’a forcément traversé l’esprit. Mais je n’ai jamais arrêté d’écrire pour autant.

Et lorsqu’on m’a suggéré de changer d’univers, d’écrire d’autres choses, je n’ai pas pu. J’ai essayé, sans succès. Je pense que cela tient à plusieurs raisons, mais essentiellement parce que je n’avais pas fini de dire ce que j’avais à dire sur l’univers, et surtout parce que l’univers m’éclate. Tant que j’avais des choses à raconter, des sujets à traiter, et que Pax Europæ s’y prêtait, je ne voyais pas de raison de passer à autre chose, parce que je l’aime, et je m’y amuse comme un fou. Tout ce dont j’ai envie de parler, je le peux dans ces textes. Changer d’univers pour être plus vendeur, plus accessible, ou que sais-je, aurait été plus sage  pour me « vendre ». Mais j’aimais trop Pax Europæ pour quitter le navire avant d’en avoir fini.

Aujourd’hui, en juin 2011, je viens de finir le découpage de ma tétralogie en octalogie, et j’attends patiemment les retours de mes bêta-lecteurs, je travaille sur les retouches d’Europæ pour boucler définitivement le tome préquelle et je m’applique à finir la rédaction du tome 8, le final du cycle « Carnet de Guerre », la conclusion chronologique à l’univers. Europæ sera l’alpha, le tome 8 l’Omega. Deux textes à finir, et les récits principaux seront achevés. Bien que cela ne signifie en rien la fin de l’univers (ne serait-ce qu’à cause du JDR et d’éventuelles – et inévitables – nouvelles), la base sera véritablement achevé et se tiendra parfaitement. C’est une grande étape qui s’annonce pour moi. Un peu comme la Revanche des Sith pour un fan de Star Wars, après 28 ans, la saga est complète (et l’univers continue à s’étendre, pour le meilleur et souvent le pire…). J’avoue que c’est impressionnant. L’excitation d’arriver à la fin d’un tome de 250 pages A4 représentant un an de travail n’est rien à côté de l’euphorie de mettre le mot Fin à 1200 pages A4 représentant 9 ans de travail.

Dans un an, je fêterai la date symbolique des 10 ans. J’espère en avoir fini avec la préquelle et le tome 8, vu ce qu’il reste à faire, ce serait inquiétant de ne pas y parvenir ! Où en serai-je avec l’univers ? Que sera devenu le JDR ? Me serai-je lancé dans une énième « nouvelle » de trente pages qui finira en tome de 205 pages (« Honneur et Patrie, que puis-je faire pour vous ? ») ? Aurai-je tout laissé tomber avec la satisfaction d’avoir mené l’histoire centrale à son terme ? Qui peut le dire…  En un an j’étais passé des premières lignes d’une nouvelle de 50 pages aux premières lignes du tome 2 sur 2 de Carnet de Guerre, en me disant que « Whoa, deux tomes de 230 pages, ça va être énorme ! »  La vie, c’est comme une boîte de chocolats…

Avant de terminer cet article shamallow bourré de nostalgie, je tiens à rester dans le ton pour un salut respectueux et mes plus grands remerciements à quelques personnes qui m’ont particulièrement soutenu dans le projet. Ils ont contribué à faire de Pax Europæ ce que l’univers est aujourd’hui, à travers leurs conseils, bêta-lectures, participations, brainstormings, claques mentales. Beaucoup de gens ont donné leur avis et m’ont encouragé à leur façon, donné des coups de pouces et des conseils, mais, là je parle de ceux sans qui ma persévérance et mes ambitions auraient été bien moindres aujourd’hui.



Merci du fond du cœur à Kevin Kiffer, Arnaud Demilecamps et Nicolas Morgenthaler, et un merci particulier à Carine Toly.


De très anciennes versions imprimées tirées de mes archives persos... Nostalgiiiiie ! En agrandissant vous noterez quelques détails bien vintage au niveau des titres notamment :-) Et histoire de citer mes sources proprement, l'article sur Pskov tombait pile poil durant ma rédaction du tome 1 dans le journal des Dernières Nouvelles d'Alsace. La coïncidence m'avait amusé, j'ai gardé l'article... 9 ans après, il est toujours là !


PS : Kevin, Arnaud, Nico… Après un tel étalage de bons sentiments, je suis en droit d’exiger des bêtas ultra-rapides, non? -.-‘

4 commentaires:

Sib a dit…

Pour le peu que j't'ai lu, je peux déjà te dire que fais gaffe à ta gueule si t'arrêtes, et puis dès le mois d'août (c'est-à-dire quand j'aurai 5 minutes/5 jours non-stop à moi), j'vais m'la faire, ton octologie, malgré la malveillance de l'écran ! (à moaaaa l'aspirine)
Et si j't'envoie un mail après chaque chapitre lu, ce s'ra d'ta faute.

bizarman a dit…

Joyeux anniversaire, Carnet de Guerre...
... de la part du fou qui, tombé un jour par hasard sur une parodie fort débile, décida un jour de s'en rappeler, d'y retourner, et de découvrir ce qui se cachait dans son ombre. And the rest is history.

Encouragements renouvelés pour la suite, bien sûr, et maintenant que je suis enrôlé, pas question de déserter. For the glory of the United States of Europae! (humhum)

Bref, nostalgie larmoyante sur son de violons, larmichette virile au coin des paupières etc,etc, je peux redevenir un salaud cynique, maintenant?

bizarman a dit…

oh, et juste par plaisir, pour faire mon chieur lourd et pédant: c'est pas 6000, mais 2200 bornes (par la route), et seulement 1700 à vol d'oiseau. (hey, CdG, ça doit être géographiquement précis ^^)

Florent Lenhardt a dit…

Je ne vois pas de quoi tu parles ^^ Toutefois, concernant l'avion, c'est seulement en vol direct... Si on ne te fais pas passer par Londres, puis Amsterdam, etc. :-p ( Non, je ne fais aucun reproche...)

Merci pour vos commentaires, ça fait plaisir :-) ( Tu as le droit te faire ton saulaud cynique maintenant )